Fouilles du cellier de l'Abbaye Royale de l'Epau : des découvertes étonnantes !

Dans le cadre du projet de restauration du cellier de l’Abbaye Royale de l’Épau, des fouilles préventives ont été menées cet été, à la demande du Conseil départemental de la Sarthe, afin notamment d’établir une datation précise du bâtiment et de comprendre ses usages et ses occupations.

Le bilan de ces fouilles archéologiques a été présenté en conférence de presse mardi 14 novembre par Dominique Le Mèner, Président du Conseil départemental de la Sarthe aux côtés de Dominique Aubin, Présidente de Sarthe Culture et Isabelle Berthe, conseillère départementale. 

Anciennement appelé « la Bergerie », le cellier est l’un des bâtiments les plus anciens de l’Abbaye Royale de l’Épau et témoigne de l’agriculture monastique du Moyen-ÂgeLe Conseil départemental, propriétaire et animateur du patrimoine de l'Abbaye Royale de l'Épau, souhaite le rénover afin d'y créer un lieu de médiation à destination de la jeunesse.

Un projet mené avec l’Inrap, Hadès et le SRA

Le Conseil départemental a effectué une demande volontaire de réalisation de fouilles auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Un diagnostic archéologique préventif a été réalisé par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) en 2019. Le chantier mené sous le contrôle scientifique et technique du Service Régional de l’Archéologie (SRA), a porté sur une seule campagne de travaux de fouilles. Menée par les archéologues de la société Hadès, l’étude archéologique du bâti de 400m² s’étend sur la totalité du bâtiment et ses abords immédiats.

Plusieurs découvertes étonnantes !

  • Un système d’évacuation d’eau : 

À l’extérieur, la découverte la plus importante porte sur une portion de canalisation/canal évacuant les eaux vers l’extérieur de l’abbaye. Cette canalisation est construite avant le cellier, mais ces deux structures semblent résulter d’une même campagne de construction. 

  • Un moulin à pommes : 

Un moulin à pommes est ensuite installé sur la canalisation une fois cette dernière comblée. Il est connu par un dessin du XIXe siècle. Il a été démonté et les pierres, numérotées pour permettre leur réutilisation, ont été laissées sur le long de la berme orientale de la fouille. 

  • Un bassin : 

Entièrement étanche grâce à un revêtement au ciment, ce bassin a pu servir de citerne, de vivier ou de latrines. Les prélèvements réalisés permettront de répondre à cette question. Si la présence de ciment montre une utilisation au XIXe siècle, la maçonnerie est montée à la chaux et pourrait témoigner d’une construction plus ancienne

  • Un abri de jardinier :

Mentionné au XVIIIe siècle, cet abri de jardinier s’installe sur plusieurs fosses antérieures, témoignant de l’utilisation de la zone avant cette date. 

L’intérieur du bâtiment livre de nombreuses fosses et trous de poteaux (une cinquantaine). Si certaines recoupent les fondations du bâtiment, d’autres témoignent d’une occupation antérieure. Malheureusement, très peu de mobilier y a été retrouvé (4-5 tessons et un clou).

Comprendre et reconstituer les usages du cellier 

L’étude du bâti a été menée durant deux semaines au mois d’octobre, dans le prolongement de la fouille des abords et de l’intérieur du bâtiment réalisée en juillet.

Toutes les maçonneries composantes du bâtiment sont observées, mesurées, photographiées et enregistrées. La présence d’une charpente à l’étage du cellier a entrainé son étude.

L’étude du cellier montre qu’il est plutôt homogène dans sa mise en œuvre, mais qu’il a été transformé plusieurs fois de façon ponctuelle, entrainant la modification des accès. Des précisions resteront à apporter par des observations des parties hautes à la nacelle, reportées à début 2024 en raison des conditions météorologiques.

Conférence « Restauration du cellier, les premiers résultats de l’étude » 

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce chantier de fouilles, une conférence de restitution est organisée jeudi 16 novembre à 19h à l'Abbaye Royale de l'Epau.

Par Céline Chauveau, responsable d'opération du bureau archéologique Hadès et Isabelle Bollard-Raineau, conservateur régional de l’archéologie

De 3€ à 5,50€ - Gratuit pour les porteurs de la carte Bérengère

Un futur espace dédié à la jeunesse

Entre travaux de mise hors d’eau et hors d’air et aménagements intérieurs, le cellier transformera ses usages pour accueillir un nouvel espace de médiation scolaire et d’exposition et de conférence.

Présentation du bilan des fouilles archéologiques du cellier

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