Voix au Chapitre : la vie pas comme les autres de D. Thiéry

Dans un Dortoir des moines affichant complet, le public de la Voix au Chapitre du vendredi 27 septembre avait sûrement de nombreuses questions à poser à Danielle Thiéry. Sur les nombreux polars qu’elle a écrits, sur ses différentes vies : éducatrice spécialisée, policière, commissaire, présidente de jury au festival de film policier de Beaune, etc.

Mais c’est avec une anecdote sur un événement ayant marqué l’histoire récente de la France qu’elle a démarré cette Voix au Chapitre. Une image que tous ceux qui ont allumé leur télévision à Noël 1994 ont gardée en tête : la prise d’otages du vol Alger-Paris par les terroristes du GIA. Danielle Thiéry, tout juste nommée chef de la sécurité d’Air France, y était. Elle a retracé devant le public de l’Épau les différentes étapes de cet attentat qui s’est achevé avec l’intervention du GIGN à l’aéroport de Marseille, et ses conséquences sur l’équipage et l’appréhension du risque terrorisme dans la sûreté aérienne.

Interviewée par Stéphane Courgeon, la Bourguignonne est ensuite revenue sur son enfance et son adolescence, ses oppositions avec son père résistant devenu policier qui « pensait qu’une femme ne pourrait jamais travailler dans la police » mais qui envoya à sa fille l’annonce pour le recrutement de 15 femmes policières en 1969.

« Je voulais faire un métier qu’une femme ne pouvait pas faire », a souligné Danielle Thiéry. Elle sera finalement restée 38 ans dans la police, où elle dirigea notamment le syndicat des commissaires pendant 3 ans. « J’ai démarré, comme toutes les femmes à l’époque, dans la brigade de protection de l’enfance », explique-t-elle. « La 1^ère fois que j’ai raconté à ma famille une affaire criminelle sur laquelle je travaillais, elle ne m’a pas cru ! »

Au contraire du public de la Voix en Chapitre qui écouta avec attention les souvenirs que Danielle Thiéry égrenait sur la scène de l’Épau, sans jamais se départir de son sourire !