L'ex-collège Anjou de Sablé-sur-Sarthe, désormais nommé collège Simone Veil, a clos le cycle des inaugurations des collèges sarthois lancé en août 2019.
À l'occasion de cette rentrée scolaire exceptionnelle, 7 collèges ont été inaugurés. Le collège Simone Veil de Sablé-sur-Sarthe (ex-collège Anjou) a, pour sa part, subi d'importantes restructurations. Un an après la fin des travaux, visite guidée en présence de Dominique Le Mèner, Président du Conseil départemental, Marc Joulaud, maire de Sablé-sur-Sarthe, Régis Vallienne, président de la commission Réussite éducative et citoyenneté, Martine Crnkovic et Daniel Chevalier, conseillers départementaux du canton, Louis-Jean De Nicolaÿ, sénateur de la Sarthe, et Vanessa Charbonneau, conseillère régionale des Pays de la Loire.
À cette occasion, le collège a reçu officiellement son nouveau nom, déjà utilisé depuis plusieurs mois.
Un collège rénové
Déconstruction de plusieurs bâtiments, construction de nouveaux, la profonde restructuration du bâti a permis d'agrandir la surface de 1 200 m², portant la surface totale à 7 737 m² pour une capacité de 700 élèves. Les travaux se sont déroulés sur 3 ans, pour un montant de 14 M€.
Calendrier en 5 phases
- Juin 2015 : déconstruction du bâtiment Permamence / Langues et Ateliers Segpa / Maintenance, et mise en place des salles modulaires provisoires.
- Septembre 2016 : construction du bâtiment Enseignement / Demi-pension R+1, livraison du bâtiment enseignement général et demi-pension.
- 2016-2017 : déconstruction des bâtiments Enseignement Segpa et demi-pension, suppression de 5 salles modulaires provisoires, construction du bâtiment Segpa et vie scolaire, construction de 2 logements de fonction.
- 2017-2018 : déconstruction du bâtiment Administration et logements, suppression des 2 salles modulaires et ateliers provisoires, reconstruction du bâtiment Administration, construction de 2 logements de fonction.
Livraison du bâtiment administration et des 2 derniers logements à la rentrée scolaire 2018. - 2017-2018 : reconfiguration de la cour de récréation et création d'un parvis.
Livraison définitive en décembre 2018.
Près de 30 entreprises ont été désignées pour intervenir sur le chantier de reconstruction du collège, parmi lesquelles une dizaine d'entreprises sarthoises.
Chauffage par géothermie
Unique en son genre en Sarthe, le collège Simone Veil est chauffé par géothermie. Neuf puits ont été forés et cinq pompes à chaleur géothermie par gaz ont été installées. Grâce à ce système innovant et peu répandu dans les établissements scolaires, et grâce également aux nouveaux bâtiments énergétiquement performants, le collège réduit son impact environnemental et réalise des économies de consommation d'électricité et de gaz.
Découvrez le collège en vidéo
Simone Veil, femme de combat et d'engagement
Benjamine des quatre enfants d'André et Yvonne Jacob, Simone âgée de 16 ans est arrêtée en mars 1944 , alors qu'elle vient de passer son baccalauréat. Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau avec sa mère et sa sœur Madeleine ; sa sœur Denise, membre d'un réseau de résistance à Lyon est déportée à Ravensbrück ; son père et son frère au camp de Tallinn en Estonie où ils seront assassinés. En janvier 1945, alors que l'Armée rouge avance, les déportés sont évacués au cours des « marches de la mort » vers d'autres camps. Simone Jacob arrivera au camp de Bergen-Belsen, où sa mère meurt du typhus en mars 1945. Simone Jacob rentre en France en mai 1945, et découvre un Paris où la vie a repris son cours, laissant peu de place aux souvenirs des déportés.
Inscrit à la faculté de droit à l'Institut d'études politiques de Paris, elle y rencontre son futur mari, Antoine Veil. Elle passe avec succès le concours de la magistrature en 1956 et occupe, de 1957 à 1964, un poste de haut fonctionnaire à la direction de l'Administration pénitentiaire au ministère de la Justice. Elle entre en 1969 au cabinet de René Pleven, ministre de la Justice, avant de devenir la première femme secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature.
En 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, elle est nommée ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, seule femme avec rang de ministre au gouvernement. Elle portera devant le Parlement le projet de loi de dépénalisation du recours à l'interruption volontaire de grossesse, qui lui vaudra de violentes attaques. La loi qui porte son nom est adopté en décembre 1974. Simone Veil reste ministre de la Santé dans les gouvernements Barre jusqu'en 1979.
Européenne convaincue et promouvant la réconciliation franco-allemande, elle conduit une liste aux premières élections européennes qui remporte le scrutin et à l'issue duquel elle est élue présidente du Parlement européen de juillet 1979 à janvier 1982. Elle demeure parlementaire européen après cette date. De 1993 à 1995, elle est ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville du gouvernement Balladur, avant d’achever sa carrière au Conseil constitutionnel, de 1998 à 2007.
Élue à l'Académie française en 2008 et grand-croix de la Légion d'honneur en 2012, elle s'éteint le 30 juin 2017. Simone Veil et son époux entrent au Panthéon le 1er juillet 2018.
Combattante de la paix et de l'Europe
« Simone Veil estimait que le seul devoir est d'enseigner et transmettre, faire connaître les brûlures de l'Histoire et mettre en exergue les valeurs de la République, de la civilisation européenne et le bien commun qu'est la nation », a souligné Dominique Le Mèner. « C'est dans l'exemple de Simone Veil qui a tout perdu mais qui a su, à force de travail et d'engagement, mener des études, une carrière professionnelle et un parcours politique au plus haut niveau, que chacune et chacun doit puiser du courage face à l'adversité. »
Visite du collège en images
