Redécouvrir le passé de l'Abbaye Royale de l'Épau

Du 2 septembre au 31 octobre, l’Abbaye Royale de l’Épau fait l’objet d’un diagnostic archéologique mené par l’Inrap. À quelques jours de la fin des sondages, les premières découvertes se précisent.

Lors de la visite des sondages du diagnostic archéologique de l’Abbaye Royale de l’Épau et de la présentation des premiers résultats, Dominique Le Mèner, Président du Conseil départemental, a expliqué que : « Depuis plusieurs années, le Département a entrepris une démarche de restitution de l’Abbaye Royale de l’Epau à son état d’origine. Dans le cadre du projet de transfert du gisant de la Reine Bérengère dans l’abbatiale, des sondages sont en cours de réalisation sur le périmètre de l’Abbaye pour mieux connaitre son état initial. » 

En effet, depuis le 2 septembre, un ensemble de sondages sont réalisés sur l’ensemble des 28 000 m² de l’abbaye, aussi bien dans les jardins qu’à côté et dans la bergerie, ainsi que dans l’abbatiale. Si tous les résultats de ces fouilles ne sont pas encore connus, la fin de ce chantier n’intervenant que le 31 octobre, certaines découvertes ont d’ores-et-déjà été annoncées ce mardi.

Les premières informations archéologiques

Première découverte qui vient contredire l’hypothèse d’une abbaye construite dans un secteur entièrement marécageux : les strates géologiques indiquent clairement que le site de construction est naturellement hors d’eau depuis longtemps, sauf rares inondations majeures. Les archéologues ont noté une très bonne conservation des niveaux archéologiques. Plusieurs structures oubliées ont été mises en évidence, notamment près de la bergerie et devant l’abbatiale.

Des traces concordantes avec le plan du jardin du XVIIIème siècle ont aussi été constatées à l’arrière des bâtiments, confirmant les grands changements entrepris dans les jardins du site pendant ce siècle jusqu’à la Révolution. Dans l’abbatiale, les fouilles sont encore en cours et les premières conclusions n’ont pas encore été rendues.

Des fouilles d'ampleur pour de futurs aménagements importants

Fondée en 1229 par la reine Bérengère de Navarre, veuve de Richard Coeur de Lion, l'Abbaye Royale de l'Épau a connu de nombreuses restaurations n'ayant pas nécessité de fouilles préventives d'importance. Hormis deux sondages ponctuels réalisés dans les années 1990 et une surveillance de travaux en 2014, il faut remonter aux années 1960 avec la découverte d'un squelette complet dans la salle capitulaire par Pierre Térouanne, qui avait donné un coup de projecteur important sur ce site dont l'ensemble des bâtiments est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1973. Le rapport de diagnostic sera connu d'ici la fin de l'année 2019.

Une nouvelle vision des espaces paysagers

Ayant attiré en 2018 plus de 60 000 visiteurs, le Département de la Sarthe souhaite insuffler à l'Abbaye Royale de l'Épau une dynamique verte en développant le parc et les jardins. Le projet, tout en étant attentif aux enjeux environnementaux d'aujourd'hui, vise à restituer les espaces naturels d'une abbaye cistercienne. S'appuyant sur la permaculture, la dimension agricole sera rendue telle qu'au temps des moines. 
Ce projet nécessite un diagnostic archéologique précis, notamment au niveau des espaces funéraires comme l'ancien cimetière des moines. Une étude archéologique botanique est également prévue sur les jardins.

Restauration de la future bergerie

La bergerie, seul bâtiment à n'avoir pas encore été restauré depuis l'acquisition de l'abbaye par le Département en 1959, deviendra en 2022 un nouvel espace pédagogique. Il reste, des bâtiments annexes de l'abbaye, le seul encore en élévation et son rôle demeure mal connu. Vestige du passé agricole, il semble qu'il ait servi de cellier et de grange. Des sondages extérieurs et une tranchée intérieure attestent la présence ou non de vestiges enfouis antérieurs, contemporains ou postérieurs au bâtiment. Une étude archéologique du bâti sera prescrite en fonction du rapport de diagnostic archéologique.

Déplacement du gisant

Le gisant a fait l'objet en 2018 d'une étude approfondie, général et polychromie. Celle-ci a permis de valider la faisabilité de son déplacement dans le choeur de l'église abbatiale, lieu où sont traditionnellement inhumés les fondateurs d'une abbaye, et de chiffrer les travaux de restauration. Ce déplacement garantira également une meilleure conservation du gisant, à l'abri des variations climatiques, et permettra de s'approcher du tombeau médiéval tel que découvert en 1817 par Stothard.
Les investigations archéologiques dans l'abbatiale, une tranchée de 25m de long sur 1m de large axe choeur-nef, ont permis de chercher l'implantation primitive de la base du socle du XIIIème siècle du gisant, et d'enrichir la connaissance du sous-sol de l'église.

Etude des décors peints

L'abbaye recèle sur ses murs des ensembles plus ou moins complets de peintures murales datant de la 1ère moitié du XVème siècle. Avec le développement de la fréquentation du site, leur dégradation semble s'accélérer. Il est nécessaire de connaître leur état sanitaire et d'en réaliser une étude approfondie. Les relevés, dans la sacristie, le dortoir et la "salle à manger", ont débuté au cours de l'été. Ils permettront de définir des protocoles d'entretien et d'envisager d'éventuelles restaurations.

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